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Des cartons.

J’ai tout enveloppé dans des cartons.

Dans mes mains se trouvent précieusement mes premières et nouvelles clés d’appartement.

C’est ainsi que, soudainement, un souffle de liberté bat ses ailes en moi.

Assise au milieu du vide, entourée de grands murs blanc, je m’installe avec quelques cartons.

Ces cartons, poussiéreux et abîmés par la longue attente d’un nouveau foyer où s’installer, se retrouvent enfin à leur place.

 

 

Suite à un envol brutal, je n’ai

jamais vidé ma chambre d’enfant.

De celle ci, il ne me reste que ces cartons. Oubliés dans le sombre des greniers.

En vrac et avec nostalgie, j’y ai déterré différents souvenirs.

 

Au parfum de l’adolescence, j’ai mis les mains sur ma fameuse boîte à lettres.

Des centaines de lettres.

Parmi elles, j’y ai découvert des dessins, des mots tendres.

Des « je t’aime » d’adolescents, dit trop tôt, trop vite, trop souvent.

Des jeunes promesses naïves qui dessinent un sourire timide sur mon visage.

 

 

Il y a aussi ces fameux agendas, remplis de mots, décorés dans la démesure.

Ces dessins dramatiques et ces écrits intimes qui retracent les moments durs, enfantins, malveillants.

 

 

Plus en retrait, je dépose sur le sol de nombreuses photos qui me renvoient au premier amour.

L’inoubliable, celui qui plante douloureusement ses griffes pointues dans mon coeur.

J’y retrouve aussi mon doudou d’enfant, parfumé de lavande, me ramenant à la maison fleurie de Maman.

 

 

Bien plus enfouis et cachés par le désordre, il y a les souvenirs plus sombres.

Ceux qu’on essaie d’oublier.

 

 

Mon passé et mes souvenirs unis sur le plancher, je m’interroge sur ce qui a été vécu.

Que dois je garder entre ces murs ?

Que vais je laisser s’éteindre ?

 

 

Ce soir, j’ai le choix.

Le choix de dire adieu et de garder au chaud ce qui est bon pour moi.

Ce soir, je suis libre et j’ai choisi.

 

 

 

Je souffle.

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